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La chronique de Sébastien : Christian Bonnet « De trail en Toiles »
Commentaires » 0Christian Bonnet est né en 1971 à Lavelanet. Artisan-boucher de formation, très vite il s’intéresse à la nature, et à l’environnement exceptionnel du Pays d’Olmes, notamment ses montagnes. Les montagnes de l’Ariège, il les photographie depuis sa jeunesse, à toutes les saisons, avec les premiers appareils photo jetables. En 2015, il décide de les courir en pratiquant le trail de montagne.
Cette passion lui permet de découvrir la montagne autrement, de crêtes en crêtes, de l’Ariège à l’Aude, des Hautes-Pyrénées aux Pyrénées-Orientales. Son regard sur la montagne évolue. Il développe progressivement de nouvelles aptitudes telles que la concentration, l’endurance, de nouvelles qualités mentales indispensables pour courir en tous temps telles que la persévérance et une humilité face à un environnement aussi beau que dangereux, si on n’y prend garde. Des qualités qui lui serviront en peinture.
« Cette montagne, je l’aime, je la cours, je la respecte ».
Cette redécouverte de la montagne l’amène à prendre ses premiers pinceaux il y a cinq ans, au moment où il débute la course. Comme d’autres peintres de la région et de la montagne avant lui, Mady de la Giraudière, Daniel Dunac, Pamela Amathieu, ou Lou Pastou à Foix, il ne résiste pas au désir de retranscrire sur la toile son amour pour une montagne, escarpée, changeante, puissante, vivante. Lou Pastou l’aiguille dans l’art de manier le pinceau. En 2017, il rencontre une artiste peintre de Bergerac en Dordogne qui l’invite à varier ses outils et à travailler au couteau pour jouer avec la lumière et une peinture à l’huile exigeante qui nécessite patience et temps.
La peinture de Christian Bonnet ne cherche pas à retranscrire rigoureusement la réalité. Elle s’en inspire pour retranscrire une vision, celle d’un homme qui l’a vécue par la course pour mieux la magnifier sur la toile. Elle donne à voir des montagnes souvent vues de loin et parfois inconnues, car peu accessibles. L’exposition de Montségur retrace ce parcours, « de trails en toiles ». A chaque coup de pinceau comme à chaque pas de course, il s’agit de marquer la toile d’une empreinte et d’une matière qui se jouent de la lumière, à coups de couteau, à coups de pinceaux, à coups de paume de la main, pour représenter une roche, une brume matinale, une eau émeraude, un château mythique, une neige cristalline, un glacier, un paysage imaginaire.
Christian Bonnet travaille minutieusement ses vernis et sa palette. D’où vient cet étrange vert ? Selon l’exposition de la toile, selon la lumière qui l’éclaire, les éléments du paysage s’animent différemment dans l’œil du spectateur. L’observation des toiles ne prend sens que dans une distanciation imposée et le regard d’un spectateur mouvant qui parcourt à son tour le détour des formes. Il y est toujours question d’élément minéral, de l’eau aux brumes, des parois rocheuses aux pigments des couleurs. La peinture de Christian Bonnet explore et progresse. A suivre.